Un corps métallique, plein de vide.
Un corps ancestral hybride, à la fois insecte, arachnide, primate.
Une carcasse insolite, rigide et souple, puissante et légère.
Une tête minuscule, disproportionnée, au sommet de membres gigantesques, qui vous domine.
Des doigts longilignes, qui palpent l’espace, à la recherche de rien.
Bizarrement, ce n’est pas ce corps immense, à la démarche simiesque, qui impressionne le plus, mais cette tête de fourmi, fascinante par sa petitesse et la puissance des émotions qui s’y concentrent.
Vous accrochez son regard. Sensation de malaise devant ses yeux exorbités sur l’angoisse du devenir…
Une bouche béante.
A force de crier sans obtenir de réponse, il s’est rendu muet. Le mot qui ne jaillit plus des lèvres s’en va hurler au fond de l’âme.
Question de survie.
Claude Ronin